Clément Thirion

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L’un est le héros unique de l’adaptation d’un jeu vidéo sorti en 2013 ; l’autre est l’un des personnages-pivots d’un classique du théâtre français du XVII siècle. Le premier ne prononce pas un mot ; le second déballe les répliques magnifiques à la saveur ancienne habilement tournées par Jean-Baptiste Poquelin. L’un revêt la tenue stricte de l’employé de bureau modèle ; l’autre combine coupe mulet, justaucorps doré et kilt dans un ensemble on ne peut plus excentrique. Ces deux personnages que tout oppose – Monsieur de Sotenville, père d’Angélique, dans l’adaptation de George Dandin ou le Mari confondu fomentée par la Clinic Orgasm Society d’une part ; de l’autre, Stanley, dans le seul en scène du même nom concocté par Simon Thomas et sa Horde Furtive-, Clément Thirion parvient à leur donner une vie plus que convaincante (mais aussi à une jeune bergère et un serviteur emplumé, dans le cas de George de Molière), en déclenchant aussi bien le rire que l’apitoiement. Qu’il soit en train de (tenter de) ramasser une touillette ou de forcer un mari mal marié à s’excuser, le comédien-danseur-chorégraphe (et par ailleurs auteur et metteur en scène) a magistralement rempli le cahier des charges. On en redemande. E. S

 

  • Clément Thirion

Dans George de Molière, de Ludovic Barth & Mathylde Demarez d’après Molière.

Un spectacle de la Clinic Orgasm Society en coproduction avec Théâtre Varia, MARS – Mons Arts de la scène, Théâtre de Liège, La Coop asbl et Shelter prod.

Création au Théâtre Varia.

Et dans Stanley : small choice in rotten apples, de Simon Thomas.

Un spectacle de La Horde furtive en coproduction avec l'Atelier 210 et de MARS - Mons Arts de la scène.

Création belge à l’Atelier 210.

 

Gwendoline Gauthier

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Dans « Iphigénie à Splott », elle est Effie, une fille d'un quartier déshérité de Cardiff, habituée à se bourrer la gueule et à haranguer les passants qui la considèrent en retour comme une moins que rien. Gwendoline Gauthier balance le malaise de son personnage avec l'arrogance d'une guerrière, la provocation et l'humour des losers. Pour s'imprégner de son rôle, elle est partie à Cardiff et a dormi dans le quartier de Splott où elle a répété son texte dans les pubs pleins et les parcs vides. Sur scène, seule avec son Chesterfield et le soutien de trois musiciens très rock, elle délivre son monologue dans un intarissable flux d'énergie, comme si sa vie en dépendait. Et quand l'occasion lui est donnée de sortir de la détresse et de l'autodestruction, elle s'y engouffre avec la même intensité, bien décidée à ne pas laisser échapper ce qui lui est dû. Elle change de registre dans « Mademoiselle Agnès » où elle se pavane en artiste performeuse, nouvelle marquise des réseaux sociaux. Autre univers dans le spectacle jeune public « Au pied des montagnes » où elle est conteuse et magicienne des ombres dans cette allégorie sur l'acceptation des différences. G.B.

  • Gwendoline Gauthier

Dans Iphigénie à Splott, de Gary Owen, mise en scène de Georges Lini.

Une coproduction du Théâtre de Poche et de la Cie Belle de Nuit.

Création au Théâtre de Poche.

Reprise le 5 juillet 2022 à l’Abbaye de Stavelot, les 12 et 13 août au Festival de Spa, le 24 septembre au CC Jacques Franck (Saint-Gilles), du 4 au 7 octobre au Théâtre de l’Ancre (Charleroi), les 9 et 10 février 2023 au CC de Verviers, le 11 février au CC de Tubize, le 15 février au CC de Huy, le 16 février au CC de Braine-le-Comte, les 17 et 18 février au CC de Saint-Ghislain, du 11 au 29 avril au Théâtre de Poche et les 13 et 14 mars au CC de Mouscron.

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France Bastoen

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Agnès est recluse chez elle et observe le monde avec cruauté et distance. Jamais elle ne se sent en aussi belle compagnie qu'avec elle-même. Bloggeuse et critique d'art influente, elle vit au centre d'une cour d'artistes, journalistes et trendsetters où la flatterie est une seconde nature. Elle ne supporte pas l'hypocrisie sociale qui nous fait dire le contraire de ce que l'on pense. Dans cette transposition féminine et contemporaine du Misanthrope de Molière, France Bastoen prend beaucoup de plaisir à ce jeu de massacre au scalpel. Refusant de mentir sauf à elle-même, elle déploie un bel éventail de sentiments, piégée entre l'intransigeance de sa misanthropie, l'illusion d'un amour à sa mesure et le paysage en ruine de sa solitude.

Dans « Girls and Boys », elle raconte l'histoire de son couple dans un intense monologue en montagnes russes. Dans la rigueur d'un décor minimaliste, elle passe dans le même souffle de la légèreté à l'horreur, de l'humour à la tragédie. Généreuse, cette femme sans nom est traversée par la colère ce qu'elle a vécu, elle est animée par l'espoir de ce qu'elle peut encore vivre. G.B.

France Bastoen dans Mademoiselle Agnès de Rebekka Kricheldorf mis en scène par Philippe Sireuil (Théâtre des Martyrs) et dans Girls and Boys de Dennis Kelly mis en scène par Jean-Baptiste Delcourt (Théâtre des Martyrs)