Anna Cervinka

/web/photos/Anna_Cervinka.pngA peine refermées les portes du Conservatoire de Bruxelles, Anna Cervinka se lance à pieds joints sur les planches et nous impressionne déjà fortement la saison dernière dans Combat de nègre et de chiens de Bernard-Marie Koltès à L’Arrière-Scène. Son talent se confirme encore cette année. Elle participe à plusieurs projets différents qui lui permettent de varier les expériences. Le Z.U.T. l’accueille dans sa saison québécoise avec Le langue-à-langue des chiens de roche, pièce âpre et poétique de Daniel Danis. Elle y incarne intensément une jeune femme au cœur sauvage qui vit dans une communauté en marge. C’est un univers tout différent qu’elle explore avec le metteur en scène Pascal Crochet dans R.W. (premier dialogue). Les personnages de Robert Walser glissent comme des funambules étrangers au monde et à eux-mêmes. Ici encore, Anna Cervinka se révèle en adéquation parfaite avec le monde walsérien. D.M. Ice cold sisters de Dominique Bréda, m.e.s. Victor Scheffer à L’Os à moelle; Le langue-à-langue des chiens de roche de Daniel Danis, m.e.s Georges Lini pour le ZUT à l’Atelier 210; R.W, 1er, dialogue d’après Robert Walser, m.e.s Pascal Crochet pour le Rideau de Bruxelles au Théâtre Océan Nord/ reprise au Rideau de Bruxelles jusqu'au 21 octobre et en duo avec le 2ème dialogue du 19 au 21 octobre; Le Groupe de Dominique Bréda, m.e.s. Dominique Bréda à L’Os à moelle RW (Premier dialogue), Le langue-à-langue des chiens de roche
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Valentine Gérard

/web/photos/Valentine_Gérard.pngInconnue, à peine sortie du Conservatoire de Liège, Valentine Gérard débarque dans Un Uomo di Meno en nurse hyper sexy chargée de s’occuper de Jack Delui, double fictionnel de Jacques Delcuvellerie. On voit d’abord en elle un personnage fantasmatique sorti tout droit des BD des années 70. Nursy, l’infirmière sexy attire les regards. Et pas seulement ceux de Jack Delui et de son double. La jeune femme n’a pas froid aux yeux, s’exposant ainsi pour son premier rôle sur la scène du National. Mais il y a plus. Petit à petit, son personnage prend de l’épaisseur. Nursy ne s’en laisse pas conter et Valentine Gérard occupe crânement sa place face à des acteurs imposants tels que Jacques Delcuvellerie ou Alexandre Trocki. Elle nous réserve pourtant mieux encore dans une scène d’anthologie où elle les renvoie soudain dos à dos avec un aplomb formidable. Sexy, drôle, tonique, gonflée : une comédienne à suivre.JMW Une coproduction du Groupov, du Théâtre National et du Théâtre de la Place. Reprise saison 2011/2012 au Théâtre National et au Théâtre de la Place.Photo © Lou Herion Un Uomo di Meno

Laura Sepul

/web/photos/Le_chagrin_des_Ogres.pngAvant même l’entrée des spectateurs dans la salle, Laura Sepul est là, arpentant le plateau d’un pas décidé, franchissant le haut rideau transparent qu’elle écarte d’un coup de micro, produisant un bruit violent. Encore et encore, elle répète les mêmes gestes, tout en racontant d’une étrange voix de petite fille, l’histoire de l’ogre qui dévorait ses enfants. A travers sa seule présence, le public est immédiatement plongé dans l’univers étrange, oppressant du Chagrin des Ogres. Communiante, mariée, fée, princesse… on ne sait qui elle est vraiment. Sous son diadème, une tache rouge sang s’étend sur la robe blanche. D’un bout à l’autre du spectacle, elle sera celle qui commente, raconte, houspille les personnages, nous entraîne dans leurs univers. A la fois narratrice et manipulatrice, porteuse de la légèreté, de l’imagination mais aussi de la cruauté de l’enfance, elle peut se transformer en monstre vociférant ou interrompre le récit pour raconter ses petites histoires à elle, contes modernes directement issus du réel. La voix transformée par une subtile manipulation technique, elle évolue sur le fil du rasoir, évitant toujours le ridicule ou l’exagération. Jusqu’à la supplique finale, balbutiée, suppliante, qui hante longtemps après la mémoire des spectateurs : « Je ne veux pas que ça se termine comme ça… »JMW Un spectacle de la compagnie Artana, production Théâtre National avec l'aide du Festival de Liège et Théâtres & Publics. En tournée au Centre culturel de Ciney le 10 novembre, au Centre Wallonie-Bruxelles à Paris du 26 novembre au 3 décembre. Le chagrin des ogres