Parc

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Ce spectacle présenté à l’Atelier 210 ressemble à un défi réussi. Celui de faire vivre aux spectateurs l’émotion qui se déroule dans les coulisses d’un parc aquatique pendant un drame, la cheffe du staff se faisant dévorer en plein show par l’orque Tatanka, la vedette du parc, sous le regard de ses cinq collègues dresseurs Tout le travail de la mise en scène- très astucieuse - consiste à suggérer ce qui se passe dans le hors champs, ce que les spectateurs ne voient pas mais entendent et ressentent. L’ambiance est perçue à travers un subtil jeu de bruitages et de lumières, grâce au talent d’Octavie Piéron à la création lumière et d’Antonin Simon à la création sonore. Le collectif liégeois « La station » (Cédric Coomans, Eléna Doratiotto, Sarah Hebborn et Daniel Schmitz) installe ainsi subtilement un suspens et emmène la salle avec lui, dans une folie galopante. Et aussi le désenchantement , le deuil et la résilience. Cette pièce est par ailleurs une réflexion sur les excès de la société du spectacle, dans ses côtés à la fois fascinants et répugnants. D.C.

Création lumière et coordination technique Octavie Piéron / Création sonore Antonin Simon / Scénographie Valentin Périlleux / Régie lumière Octavie Piéron / Régie son David Defour.

Une production L’Ancre – Théâtre Royal. Coproduction Théâtre de Liège, Atelier 210, Collectif La Station, kunstencentrum nona, La Coop asbl avec le soutien de Shelterprod, Taxshelter.be, ING, Tax-Shelter du gouvernement fédéral belge. Avec l’aide Ministère de la Fédération Wallonie-Bruxelles - Service du Théâtre, accord de coopération culturelle Communauté française et Communauté flamande Cultuur-Culture. D.C.

du collectif La Station

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Sylvia

/web/photos/2019-sylvia_copyright_hubert_amiel.png Inspirée du destin de Sylvia Plath, poétesse américaine ballotée dans une époque – les années 50 – injuste envers les femmes, Sylvia compose un tableau humain, une pulsation contagieuse, une épopée féminine pleine de contradictions, tantôt banale tantôt sublime. Grâce à la musique d’abord : les compositions et l’interprétation d’An Pierlé composent un écrin planant, électrique, incandescent comme le feu, destructeur, qui brûlait en Sylvia Plath. « Chante, car les lauriers ne seront pas pour toi, » écrivait Virginia Woolf. An Pierlé en donne un écho bouleversant ! Grâce aussi à la mise en scène de Fabrice Murgia qui éclate le personnage de Sylvia en neuf (épatantes) comédiennes. En diffractant ainsi le personnage, la mise en scène souligne le tiraillement permanent de Sylvia, entre son envie d’être une bonne épouse et son désir d’être beaucoup plus. Orchestré comme du papier à musique, le chœur de femmes rend Sylvia universelle. Nous sommes toutes des Sylvia, semblent dire les comédiennes, jouant aussi bien en anglais, en français ou en italien. Cette sororité bouillonnante explose aussi à l’écran, tandis que la caméra de Juliette Van Dormael filme chaque scène de manière organique dans des décors de cinéma qui virevoltent sur le plateau. Tourbillon ébouriffant, la pièce juxtapose mille textures : poèmes, archives sonores, bribes de conversation des comédiennes, chorégraphie. On y triture l’imaginaire, le rapport à la mort, l’écriture, la place des femmes intelligentes dans le monde, le sexisme. On s’y révolte mais surtout, on doute. Et ce sont ces incertitudes – bien plus que tous les blâmes hâtifs de notre époque - qui rendent Sylvia si proches de nous. C.Ma

Un spectacle de la Cie Artara. Musique  An Pierlé, photographie et caméra Juliette Van Dormael, création vidéo et lumière et direction technique Artara Giacinto Caponio, costumes Marie-Hélène Balau , scénographie Rudy Sabounghi. Coproduction Théâtre National Wallonie-Bruxelles, Théâtre de Namur, Central – La Louvière, Mars – Mons Arts de la Scène, la Fondation Mons2025 – Biennale 2018-2019, Printemps des Comédiens – Montpellier, Comédie de Saint-Etienne – Centre Dramatique National, Théâtre Jean-Vilar de Vitry-sur-Scène, le Carreau – Scène Nationale de Forbach et de l’Est mosellan, Théâtres en Dracénie – Draguignan, Coop asbl et Shelter Prod. Avec le soutien de taxshelter.be, ING et du tax-shelter du gouvernement fédéral belge, avec le soutien du DIESE # Auvergne – Rhône-Alpes, dispositif d’insertion de L’École de La Comédie de Saint-Étienne.

Création au Théâtre National. Reprise du 5 au 9 novembre 2019 au Théâtre National, du 17 au 20 mars 2020 au Théâtre royal de Namur. M.B.

(Victor)Frankenstein

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L’une des marques de fabrique des Karyatides est de revisiter les classiques et de les adapter à la petite table du théâtre d’objet. Les plus grands textes comme Madame Bovary de Flaubert, Les Misérables de Victor Hugo mais aussi des chefs-d’œuvre lyriques comme Carmen de Bizet ont été racontés à travers les objets les plus simples et l’imagination débordante des créateurs. Dans les Ateliers de la Monnaie, la compagnie ouvre pour la première fois son théâtre aux chanteurs et à la musique live. Le pianiste Kévin Navas (en alternance avec Thomas Eekhout) et la soprano Virginie Léonard (en alternance avec Lisa Willems) accompagnent les acteurs à travers l’œuvre de Mary Shelley. C’est sur les compositions de Verdi, Vivaldi, Bizet, Poulenc que les objets s’éveillent à la vie. Si le spectacle est donné dans les locaux d’une maison prestigieuse, la compagnie n’oublie pas l’économie de moyens qu’impose le théâtre d’objet. L’histoire du docteur Frankenstein se raconte à travers les plus petites choses, des objets glanés ci et là aux puces ou chinés dans les brocantes : un buste de Beethoven, de vieilles poupées de porcelaine, un Christ en croix. Les éléments du décor apparaissent et disparaissent grâce à un simple système de poulies qui trouve une place dans la scénographie de Claire Farah. Les lumières de Dimitri Joukovsky révèlent la noirceur de l’œuvre et nous guident dans l’obscurité du laboratoire du docteur Frankenstein, un homme qui, anéanti par le décès de sa mère, décide de vaincre la mort, en vain.

Fr.C.

Un spectacle de la Compagnie Karyatides. Mise en scène Karine Birgé, création sonore  Guillaume Istace, création lumière Dimitry Jourowski , scénographie et costumes Claire Farah, conception créature Sébastien Boucherit & Joachim Jannin. Coproduction La Monnaie/De Munt, Le Théâtre de Liège, Le Festival Mondial des Théâtres de Marionnettes, Le Sablier - Pôle des Arts de la Marionnette en Normandie, Le Trident – Scène nationale de Cherbourg, le Centre culturel de Dinant, le Théâtre La montagne magique, Pierre de Lune, et La Coop asbl. Avec le soutien de L’Hectare – scène conventionnée, La Roseraie, Shelterprod, Taxshelter.be, ING et du Tax-Shelter du gouvernement fédéral belge. Avec l’aide du Ministère de la Fédération Wallonie Bruxelles – Service du Théâtre.

Création à La Monnaie.

Reprise les 4 et 5 décembre 2019 au Théâtre de Liège.

de Karine Birgé d’après Mary Shelley.

Dramaturgie Félicie Artaud & Robin Birgé / Création sonore Guillaume Istace / Création lumière Dimitri Joukovsky / Scénographie et costumes Claire Farah / Conception créature Sébastien Boucherit & Joachim Jannin / Comédiens Cyril Briant & Marie Delhaye / Soprano Virginie Léonard / Piano Kevin Navas